France Compétences a publié son premier rapport officiel de cette année le 31 Janvier dernier. Celui-ci porte sur deux dispositifs clés du monde du travail et de la formation CPF : Usage des fonds de la formation professionnelle et du Conseil en Evolution Professionnelle (CEP).
Vous l’aurez compris, celui-ci s’adresse aux décideurs publics et aux acteurs spécialisés de l’orientation professionnelle, de la formation professionnelle et de l’emploi.
Les études réalisées s’appuient sur des données officielles datant de 2020 et 2021. Celles-ci mettent notamment en évidence l’évolution des inscriptions et la participation des demandeurs d’emploi et des actifs à des formations professionnelles.
Elles permettent aux décideurs publics d’obtenir des éléments d’évaluation fiables du rapport qualité-prix ainsi que des mesures de valeurs des actions de formation et d’apprentissage initiées en 2020 et 2021.
CPF : votre carte d’accès à plusieurs dispositifs de formation professionnelle
Le CPF ou Compte Personnel de Formation est un dispositif mis en place en janvier 2015 en remplacement de l’ancien DIF ou Droit Individuel à la Formation. Ce dispositif est particulièrement destiné aux personnes actives sur le marché de l’emploi ; depuis leur entrée dans le monde du travail et de l’entrepreneuriat jusqu’à leur retraite.
Il consiste en une aide financière versée chaque année sur le compte des utilisateurs afin d’optimiser leur accès à la formation professionnelle. À ce stade, notez que différentes modalités de formations peuvent être prises en charge via le CPF : des formations certifiantes en langues étrangères, des cours d’informatique, de coaching à la création d’entreprise, VAE ou Validation des Acquis de l’Expérience, bilan de compétences, permis de conduire, etc.
Les droits attribués chaque année sont cumulatifs et peuvent être utilisés pour financer vos formations tant que votre compte CPF reste actif. Le montant sur un compte CPF oscille entre 500€ et 5000€. Votre compte reste actif jusqu’à votre départ à la retraite.
À noter que les aides financières du Compte Personnel de Formation peuvent faire l’objet d’un abondement complémentaire. Ce complément peut notamment être accordé par l’employeur si vous êtes salarié en entreprise et par Pôle emploi si vous êtes demandeur d’emploi.
Le CPF, acteur majeur du retour à l’emploi
Dans ce rapport, France Compétences met particulièrement l’accent, à travers ses études, sur le rôle crucial du CPF dans le retour à l’emploi des personnes en situation de chômage.
En effet, les formations suivies et financées au cours de la période d’inactivité leur permettent notamment d’acquérir de nouvelles compétences ou de renforcer leurs acquis lors de leurs précédents emplois ou de leur formation académique.
Les formations en question peuvent renforcer leur chance d’embauche à l’issu d’un entretien et ainsi accélérer leur réinsertion dans le monde du travail.
Celle-ci s’avère également être l’une des meilleures options pour les demandeurs d’emploi qui envisagent de se reconvertir professionnellement. En particulier, le stagiaire concerné peut décider de suivre une formation relative au nouveau secteur qu’il souhaite intégrer.
Pour information, notez que les demandeurs d’emploi bénéficient de longues heures de formation contrairement aux travailleurs en poste : soit 572 heures contre 150 heures en tout.
Une différence significative du coût unitaire moyen des actions de formation
Selon le rapport publié par France Compétences, le nombre d’utilisateurs du dispositif CPF a fortement augmenté en 2021. En effet, environ 2,1 millions de dossiers étaient validés à l’époque, dont la majorité concernait les femmes, le personnel peu qualifié des entreprises et les demandeurs d’emplois inscrits à Pôle Emploi.
Il faut savoir que le coût unitaire moyen d’une formation éligible au CPF est de 1 549€. Ce montant diffère notamment pour les adhérents de Pôle Emploi et les salariés actifs : 1 828€ pour les premiers et 1 416€ pour les seconds. Cette disparité de coût unitaire dépend de plusieurs facteurs :
Sur Pôle Emploi, les demandeurs d’emploi enregistrés sont généralement tenus de verser un reste à charge. 11% des cas ont été constatés en 2021 avec un montant de 484€ à s’acquitter en plus. Pour les travailleurs en poste, le montant à payer est nettement inférieur ; soit 421€ dans 8 % des cas observés.
Pour un travailleur indépendant ou un salarié d’entreprise, la durée moyenne d’une action de formation financée par le CPF peut être sensiblement plus courte par rapport à celle d’un demandeur d’emploi ; soit 50 heures contre 82 heures au total. Cependant, le coût engagé est souvent plus élevé pour les salariés en activité.
Il convient également de souligner que les demandeurs d’emploi enregistrés sur Pôle Emploi et qui mobilisent en même temps leurs comptes CPF peuvent changer de catégorie pour une formation professionnelle de plus de 40 heures. Ils bénéficient en conséquence de plusieurs modes de rémunération et d’un coût unitaire assez élevé.
Des offres de co-financement moins fréquentes en 2021
En 2021, des actions de co-financement de formation très limitées ont été observées en France. En effet, seuls 9% des adhérents de Pôle Emploi ayant mobilisé leur compte CPF ont pu bénéficier des programmes de co-financement de cette entité. Selon les études menées par France Compétences, seulement la moitié des demandes d’abondement supplémentaire ont été validées par Pôle Emploi la même année.
À vrai dire, une baisse générale des offres de co-financement a été constatée en 2021. Cela concerne aussi bien les abondements des chefs d’entreprise que ceux d’un Conseil Régional, des OPCO ou Opérateurs de Compétences et du salarié lui-même. Le taux observé à l’époque est inférieur à 10 %. Les stagiaires concernés assuraient, par exemple, la prise en charge de leurs repas et de leurs frais de déplacement quotidiens.
Dans tous les cas, il faut noter que le co-financement proposé par Pôle Emploi dépassait largement celui accordé aux salariés en activité.
Malgré cette baisse au niveau de l’abondement, une intervention importante de l’État a été observée en 2021 dans le cadre du programme France Relance. Cela a notamment permis à 1,2% des usagers du CPF de bénéficier d’une aide financière en plus des soldes dont ils disposent sur leurs comptes. Les formations financées sont axées sur le domaine du numérique et des professions associées.
Une entrée en apprentissage en plein essor !
Comme nous l’avons évoqué plus haut, le nombre d’actifs et de demandeurs d’emploi ayant recours au CPF a connu une hausse considérable en 2021. À noter que le domaine de l’apprentissage en particulier n’en a pas été épargné en 2020 et en 2021. En effet, de nombreux stagiaires Français, dont 38% de jeunes poursuivant leurs études supérieures, entrent alors en apprentissage et décident de se spécialiser principalement dans le secteur tertiaire.
La durée moyenne des apprentissages est de 17,7 mois et le coût unitaire est de 23 358€. 42% des frais pédagogiques et 45% des programmes d’aide à l’embauche sont inclus dans ce coût.
Il convient de préciser que l’apprentissage subventionné joue un rôle clé dans l’accès à l’emploi des apprentis. En effet, toujours selon le rapport de France Compétences, six stagiaires sur 10 ont immédiatement réussi à décrocher des postes permanents ou temporaires en entreprise six mois après la formation qu’ils ont suivie. Le taux de contrats de travail rompus avant les périodes d’essai ou prématurément a fortement baissé.
D’après ce même rapport, les chances d’embauche sont beaucoup plus élevées pour un apprenant qui a suivi une formation que pour un stagiaire qui a pris un parcours classique dans les universités et qui vise principalement l’obtention d’un diplôme.
Les objectifs de France Compétences dans son « Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle et du Conseil en Evolution Professionnelle »
Comme mentionné au début de l’article, France Compétences s’adresse aux décideurs paritaires et politiques en publiant le « Rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle et du Conseil en Évolution Professionnelle ».
Les informations recueillies s’appuient sur des études menées par cette entité et ses différents partenaires : Depp (Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance), Dares (Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques) et Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications).
Il faut noter que l’objectif principal de ce rapport est de rendre compte annuellement des différents enjeux de la régularisation du système d’apprentissage et de formation professionnelle en France. Il permet d’observer en profondeur le système d’utilisation des fonds dédiés au Conseil en évolution professionnelle et à la formation professionnelle.
Il fournit des données fiables et précises sur la qualité et les coûts unitaires associés à ces deux dispositifs. Le rapport les fait ensuite correspondre à des valeurs ajoutées et divers indicateurs de résultats :
- Les coûts unitaires dédiés à l’apprentissage selon le profil des stagiaires (salariés ou demandeurs d’emploi) ;
- Le taux de co-financement et d’entrée en apprentissage observé ;
- Ce rapport permet aussi à toute personne disposant d’un compte CPF actif d’évaluer l’efficience des actions de formation financées en termes d’embauche et de montée en compétences.
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